80- 2012/05/19: Arts de la scène; Deux cordiques: Jackie Evancho & Sumi Jo.

Je compare habituellement Jackie Evancho à Maria Callas. Les similitudes sont là mais fort relativement. Or la prestation annoncée de Jackie en Russie m’a fait découvrir Sumi Jo dont l’existence m’était aussi connue que celle de la mère Noël au Nunavut.
Or:
1) Si Jackie respecte son développement dans le respect de sa nature propre;
2) Si son développement physiologique lui permet d’atteindre la puissance sonore à laquelle on peut s’attendre;
Jackie pourrait ressembler différemment à Sumi Jo.

Deux “cordiques”.

Ces deux organes vocaux ont en commun une manière de jouer de la corde vocale qui tienne du prodige.
Ces deux artistes de sexe féminin n’ont pas besoin de hurler pour grimper les notes: elles ne font que faire vibrer leurs cordes vocales. Ce qui leur permet de grimper très haut en maintenant une sonorité très faible, de faire résonner des vibratos qu’elles sont seules à pouvoir exécuter et au besoin de faire retentir des sons puissants généralement vibrants.

Le développement physiologique de Jackie fait en sorte qu’elle ne peut encore atteindre la puissance sonore de Jo mais elle atteint quand même une puissance sonore exceptionnelle pour une soprano léger de son âge.

Rien de comparable avec Charice Pempengco ou Madalina Lefter au même âge; sauf que les icelles sont des altos “éoliennes” qui ont besoin d’augmenter la sonorité pour s’élever dans les notes. Ces filles exceptionnelles pour leur âge sont dotées de poumons exceptionnels.
On peut cependant constater sur la photo ci-jointe ce qui suit: dans la finale de «Lovers», la divette rejoint des notes très hautes sans forcer sa voix. Elle n’a pas besoin d’ouvrir la bouche comme une porte de garage. Par contre sa mâchoire inférieure vibre.
Dans la vidéo qui suit — que vous connaissez absolument autrement je vous accuse d’ignorance culturelle crasse! —, on pourra porter son attention sur le visage de divette: l’ouverture de la bouche dépendant des syllabes, de la sonorité et des notes exécutées; porter attention aux vibrations de la mâchoire et de la lèvre inférieure. Une “cordique”, c’est comme cela que cela est comment c’est-il!
La vidéo que voici.
Jackie chante au micro parce que l’orchestre donne sa pleine puissance

En 2008, Sumi Jo était au sommet de son art. Un phénomène. Elle peut modifier la sonorité de son chant par le contrôle de l’ouverture de la bouche. Tantôt bouche ouverte mais pas comme les “éoliennes”, tantôt bouche pratiquement fermée, toutes les variantes entre ouverte et fermée pour modifier les sonorités... Exceptionnel comme l’explique le chef d’orchestre dans la vidéo qui suit.
Peut-être quelqu’un ici n’aime-t-il ou elle pas l’opéra. Pas rapport: il est ici question d’étude de cas. L’intérêt est dans le jeu exceptionnel de la bouche et de la mâchoire.
La vidéo que voici. incluant le blablabla du chef d'orchestre.
Jo chante sans micro. L’orchestre s’exécute en conséquence: en douceur.

Fort différent des “éoliens”. Ci-après deux jeunes de ce type de voix, un jeune mâle et une jeune femelle [j’adore le bestiaire Blokois] dans un exercice sonore quasi hurlant. Remarquer ici les positions de la bouche et des mâchoires, ouvertes comme des portes de granges... En profiter pour examiner si les jeunes exécutants se sont bien brossé la langue... Les dentistes le disent: faut se brosser la langue!
La vidéo que voici.

Les attirails de scène.

Les deux artistes adulent les attirails remarquables au sens de difficile de pas remarquer.

 

Pas-pareillement pareilles...

-) Les deux marchent en trottinant...
-) Les deux applaudissent l’orchestre après une prestation...
-) Les deux se tortillent pour signifier leur contentement...
-) Les deux, on ne les comprend pas en français.

-) Le visage de Jackie se transfigure pour incarner le drame.
-) Le visage de Jo ne se transfigure pas.
-) On comprend Jackie en italien mais pas Sumi Jo.
-) Jackie a la gestuelle plutôt sobre; Jo plutôt expansive.

Quoi d’autre?
Ça va faire!

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