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Le présent blogue est en chantier. La présente phase vise les objectifs suivants: 1) rédiger et publier la présentation générale du journel ainsi que la présentation des répertoires et sous-répertoires; 2) développer le lexique propre à ce journel; 3) réformer certains articles publiés depuis 2011; rédiger et publier les notions et concepts métaphysiques “urgents” requis à la compréhension des articles publiés ou à publier. Il ne faudrait donc pas s'étonner que des modifications soient régulièrement apportées aux libellés du site ainsi qu'à la structure et au contenu des articles.

8/16/2014

80- 2014-8-16: consommation; Question angoissante à propos des prix en magasins de pizzas, fromages, pâtes et autres produits importés, inférieurs aux produits locaux.




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~ 0 ~

Prolégomènes


0.1 Introduction



Ma réflexion part d’un achat effectué dans un supermarché québécois: une pizza Dr Oetker. $3,99Cad. C’est deux dollars canadiens moins cher que la concurrence la plus concurrente. Pourtant, certains de leurs produits viennent d’Allemagne.
Dans le comptoir réfrigéré des fromages, les fromages danois défient toutes compétitions. Par ailleurs, les fromages français, hollandais et autres concurrencent les produits canadiens.
Dans un rayon de marchandises sèches, les pâtes Barilla assassinent la compétition. Une bonne partie du blé durum que l’entreprise utilise vient du Canada.

Par ailleurs, une entente de libre-échange sera bientôt signée entre le Canada et l’Europe. Y aurait-il lieu d’y développer une quelconque angoisse existentielle?
Voyons voir.


0.2 Préalables 







 ~ I ~
Parlons Pizza


Parlons pizza!

Qui peut expliquer comment il se peut qu’une pizza fabriquée en Allemagne  — Dr Oetker pour la nommer, peut se vendre $3,99 au SuperC de Shawinigan, Québec, Canada, soit $2,00 moins cher qu’un produit local?

Réfléchissons.
J’ai sous les yeux l’enveloppe cartonnée de “ristorante, pizza scampo”.
C’est une pizza aux crevettes. Or on sait comment les crevettes coûtent cher.
On retrouve du brocoli, des piments rouges, du fromage, le blé de la pâte... Les cultivateurs d’Allemagne ne sont quand même pas payés les salaires esclavagistes des Mexicains œuvrant dans les fermes californiennes ou mexicaines!
Les employé(e)s des usines allemandes ne sont quand même pas payés le salaire crève-faim des ouvrières du Bangladesh! Vraiment?

L’usine doit faire des profits pour payer les produits, les charges, les dividendes...

Il faut payer le transport outre-mer. Ce n’est pas donné!
Dr Oetker Canada doit faire ses frais et ses profits.
Il faut payer le transport terrestre jusqu’aux entrepôts de SuperC.
SuperC doit faire ses frais, payer leurs dividendes et leurs bonus aux boss...
Le transport doit se payer de l’entrepôt à mon SuperC [ou Maxi, c’est pareil].
Mon SuperC est une patente corporative qui doit faire ses frais, incluant les coûts énormes liés aux réfrigérateurs.
Tout cela pour $3,99...
Le volume et la fameuse productivité n’expliquent pas tout. Il y a une crosse quelque part.
Ce quelque part est de l’autre bord de la rigole.
Subventions gouvernementales?


 ~ II ~

Parlons subventions


 Je ne rédige pas ici une thèse de doctorat. Je prends mes informations des références fournies plus haut en cette page. Les lecteurs curieux peuvent se taper la lecture de ces références et chercher ailleurs si l’envie les tenaille.
En cet article, la problématique s’origine du prix affiché de certaines pizzas importées. Certaines pizzas du Dr Oetker, celles ne comportant que des légumes et viandes produites au Canada à des coûts compétitifs, sont fabriquées en Ontario. Celles offrant des produits davantage de luxe, tels les crevettes ou le saumon, nous parviennent d’Allemagne. Pourquoi?
Il n’y a cependant pas que la pizza en cause. Des fromages provenant du Danemark sont vendus ici à des prix particulièrement bas, défiant la compétition locale. Pourquoi?
Il en va de même de certains pâtés de foie et autres.
Que penser des fameuses pâtes Barilla dont les prix sont si bas que l’entreprise pourrait bientôt nous payer pour consommer leurs produits? La fabrication est italienne mais le blé de plusieurs produits est canadien! Ces produits se vendent moins cher au Québec que nos produits Catelli fabriqués à Montréal.
Petite recherche portant sur le pourquoi du pourquoi faire.


2.1 Subventions internationales agricoles

Tous les pays subventionnent leur agriculture. Cependant, la part du revenu assuré par ces subventions varie énormément d'un pays à l'autre :

-) Pays qui subventionnent faiblement: Australie, Brésil, Argentine...
Dans ces pays, l'estimation du soutien aux producteurs [ESP] varie de 0,2 (Brésil) à 10 %. Parmi ces pays on trouve notamment les pays du Groupe de Cairns et du G20
-) Pays qui subventionnent fortement leur agriculture : États-Unis, Union européenne.
L'ESP est de 17 % pour les premiers et de 34 % pour les seconds. Comme ces ensembles représentent un poids très important, leurs subventions sont très critiquées. Avec raison: ces États sont exportateurs nets de denrées agricoles.


 2.2 Europe et Allemagne: agriculture

Notion: PAC = Politique Agricole Commune de l’Union européenne.

 2.21 La PAC

La PAC fut l’une des premières préoccupations de la nouvelle Union européenne, il y a de cela quelques décennies. Elle a contribué à la modernisation de l'agriculture, au développement de la production, a favorisé des gains de productivité. Depuis lors, l’Union se classe au 2e rang des exportateurs mondiaux. Et l’Europe a atteint l’autosuffisance alimentaire.
Comment la PAC s’y est-elle prise? En effectuant d'importantes subventions au monde agricole.

Ces subventions ont d’abord permis d'augmenter la production agricole. Depuis 1992, elle a davantage favorisé une agriculture plus écologique et le développement rural en limitant l'apport d'engrais d’une part; en gelant certaines terres pour leur accorder un repos d’autre part. Elle a soutenu les régions agricoles en difficulté, notamment les zones de montagnes.
Ce fut le beau côté de la médaille. Existe cependant un moins beau côté.
Ces mesures ont permis une surproduction de nombreux produits. La variation des taux de change ont généré quelques ennuis. Se sont introduits de nouveaux membres.
Pire! Compte tenu des normes établies au sein du GATT et de l'OMC, certains exportateurs d’ailleurs ne l’ont pas trouvé drôle et l’ont fait savoir. Les Euros ne tombent pas du ciel! Certains pays ont trouvé la note salée, dont l'Allemagne. L’icelle en a cependant grandement profité, elle itou!

Parlant de l’Allemagne, depuis 1960, la politique agricole est en grande partie gérée par la PAC et l'Union européenne notamment au regard des politiques de prix ainsi que du commerce extérieur.

Ailleurs en Europe, en 2007, la France aurait perçu environ 20% du total de la PAC, l'Espagne environ 15% et l'Allemagne 14%. Pas de chiffres pour l’Italie.

Remarquons que l’Alena est à des années lumières d’une telle générosité envers les pays membres.

2.22 Les types d’aide aux agriculteurs et producteurs.

Les agriculteurs bénéficient d’aides directes et indirectes.
Aides indirectes. Les agriculteurs sont historiquement assurés d’un prix minimum pour leurs productions. Ces dispositions tendent à disparaître.
Aides directes.  En échange d’une baisse des prix garantis, depuis la réforme de 1992,  l’U.E. verse des aides proportionnelles à la baisse de ces prix garantis. Depuis 2005-2006,il y a de moins en moins de liens, voire plus aucun lien entre la production de l'exploitation et le montant des aides.

Ce n’est pas rien!
À tout cela faut-il ajouter:
1) Aides et subventions en faveur des producteurs:
-) Subventions à la production, parfois selon la culture (riz, blé dur…) ou la production animale.
-) Subvention à la formation agricole, aide à l'installation, subvention directes d'investissement, subvention indirectes (par exemple bonification de prêts)
2) Droits de douanes relativement élevés sur certains produits agricoles et alimentaires comme les céréales, la viande de bœuf et de porc, les produits sucrés affectant les importations.
Ce n’est vraiment pas rien. Les fermes et entreprises canadiennes ne peuvent vraiment rivaliser avec de telles mesures.


2.3 Salaires en Allemagne

On dit les salaires élevés en Allemagne.
Heuuuu... Se cause-t-on de l’ancienne Allemagne de l’Ouest ou celle de l’Est?
Se cause-t-on que des salaires dans la haute technologie ou également ceux en cours dans les secteurs des services?
N’entretenons-nous pas un mythe?

Voici une première citation tirée des références en haut de page.
«Germany might be getting richer, but the average German is getting poorer. According to a recent study by the University of Duisburg-Essen's Institute for Work, Skills and Training, those earning less than $13,45Cad per hour actually increased by 2.3 million to 8 million between 1995 and 2010. Of the total workforce, 23% of employees make less than $13.45Cad per hour and the gross monthly salary for 800,000 is less than $1090Cad.»

J’ai converti les montants en dollars canadiens. Si ces analyses s’avèrent, la classe moyenne inférieure occupe une pointe de tarte importante.
«Incredibly, Germany still has no mandatory minimum wage. According to the DGB [Confédération allemande des syndicats], based on legally-employed workers, there are now 1.4 million receiving less than $4.35Cad per hour, 1 million are on short-term contracts and 7 million are so-called mini-jobbers, earning $436,00Cad per month and 70% of them have no other job. Taking those numbers into consideration, Germany's impressive employment figure loses a lot of its shine. "Many workers in unskilled jobs are working at subsistence level and have to receive state subsidies to survive. In effect, the employers are using the state to pay their employees," Matecki points out.»
Une forte proportion de la population, surtout œuvrant dans les services et les fonctions “viles”, sont carrément victimes d’esclavagisme économique!

Mais, va-t-on opiner, l’Allemagne a les moyens de ses programmes socio-économiques.
Ah! Oui?
Ce n’est pas ce que pense le Handelsblatt, tel que rapporté par le Vox Europ! La dette de l’Allemagne, au regard du produit intérieur brut, serait supérieure ou équivalente dans les vrais faits à celles de la Grèce ou de l’Italie. Pourtant l’Allemagne joue dur contre ces deux pays.
Il faut s’attendre à ce qu’elle joue dur contre le Canada. Comme les US, elle a tous les droits mais un minimum d’obligations.


2.4 On rit pus!

Bref, dans ces pays européens, au regard des mesures socio-économiques favorisant les exportations, on ne se cause alors plus d’assurance chômage. On ne parle pas de subventions à l’emploi. Il y est question d’un modèle de soutien aux travailleur(e)s permettant aux entreprises une compétition internationale inégale grâce à des mesures qui détournent les interdits de subventions aux entreprises, donc grâce à des mesures délinquantes.
Voilà qui favorise la fallacieuse «compétitivité» dont les évangélistes économistes nous infestent les oreilles.

Pour contraindre les citoyens à accepter des boulots esclavagistes, l’Allemagne a réduit les périodes d’accès au chômage. Mesure qui fut singée par le gouvernement canadien actuel. Et pour diminuer la charge des pensions payées par l’État, on a reporté la retraite à 67 ans. Ben tiens donc! Que cette chose suscite l’intérêt du monde des affaires canadien et de leurs suppôts aux divers niveaux de gouvernement.

Ces mesures et cet état de fait ne sont pas sans conséquences. L'Organisation internationale du travail estime que les bas salaires en Allemagne sont responsables de la crise européenne. Ce sur quoi devra se pencher la dite OIT dans les années à venir: l’impact de cette situation sur le monde du travail au Canada, le jour où le libre-échange Canada/Europe sera signé.
Avec le libre-échange qui s’en vient, surveillons les dommages à nos entreprises. Ce n’est pour rien que l’Allemagne ne veut actuellement pas signer ce traité. Elle ne veut rien savoir de se faire imposer un arbitre international indépendant qui viendrait pénaliser ses pratiques socio-économiques. Et pour cause!»

2.5 Dr Oetker; Barilla; les fromages; les pâtés; les autres produits; alouette; Aaaaaaaaah!.

Il semble bien que nous ayons un traité de libre-échange avec l’Europe quand les pays l’auront ratifié. Le fromage québécois en fera les frais mais il n’est pas seul.
Les pizzas Dr Oetker sont un exemple d’invasion de produits européens jouissant directement ou indirectement de subventions nationales ou européennes. Les pizzas aux épinards peuvent provenir de l’Ontario parce que les épinards ne coûtent pas plus cher ici qu’outre rigole. Il en est de même du fromage bas de gamme, du blé, des poivrons, etc. Il n’en va pas ainsi des crevettes, pétoncles, saumon “
et cætera desunt”.
Il en va de même des fromages. Les médias en ont abondamment parlé. Le gouvernement canadien devrait compenser les pertes. Dans quelle mesure le fera-t-il, il n’y a pas lieu de se montrer rassurant.
Les pâtes italiennes fabriquées à partir du blé canadien ne coûteront pas plus cher. Vu leur production fortement subventionnée, quelles sont les chances de Catelli et Lancia de survivre?

Par contre, pour ce politicien ayant nom de Harper, vassalisé à la cause de ses suzeraines,  — à savoir les pétrolières, c’est la jouissance orgasmique! Ni taxes ni douanes affectant le pétrole sale exporté. Si l’on peut maintenir le conflit entre l’Europe et la Russie fournisseure de produits pétroliers et de gaz, si le pétrole albertain peut sortir par le Québec qui ne fait pas montre d’une opposition comparable à celle de la Colombie canadienne, ce seront des milliards de beaux $$$$$$!

Ce sera très bien pour Bombardier, actuellement aux prises avec l’Ordre des ingénieurs. L’entreprise québécoise pourra déménager ses ateliers de R&D en Europe sans problèmes.

On pourra toujours chanter, sur l’air “Alouette, gentille alouette”:


Kébékette, gentille Kébékette!
Kébékette, je t’y plumerai!



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